Cette étude commence par les deux questions suivantes : i. Quelles sont les caractéristiques des marqueurs négatifs ne, pas et des N-words ? ii. Comment les marqueurs négatifs peuvent-ils entraîner la concordance négative ou/et la double négation ? La réponse à la question i. peut être résumée comme suit : ne n'a pas de force négative d'un point de vue sémantique, mais se comporte comme un marqueur syntactique de portée de la negation(Godard 2004) ainsi que NEGFIRST, ce qui est motivé par l'efficacité communicative(Jespersen 1924). Ensuite, pas a la force négative d'un point de vue sémantique. Enfin, les N-word(e.g. personne, rien...) ont la force négative mais ils peuvent entraîner la concordance négative ou/et la double négation en combinaison les uns avec les autres dans une proposition. En effet, ce point traduit le fait que le langage naturel diffère du langage logique, et concerne également la réponse à la question ii. Quant à la question ii., on accepte la thèse présentée par Corblin et Tovena (2001, 2003) et Corblin et al.(2004) selon laquelle l'interprétation de la phrase qui contient plus de deux N-words est déterminée par la prosodie ou/et le contexte. De plus on propose dans le cadre de la théorie de l'optimalité(TO) de De Swart(2010), que les deux facteurs peuvent agir comme « markedness ». Pour ce faire, on a mené une enquête sur les interprétations de la concordance négative ou la double négation dans 10 phrases avec les participants de deux groupes -22 locuteurs natifs du français et 26 apprenants coréens du français. Nos enquêtes montrent que lorsque la prosodie ne joue pas un rôle ou le contexte est considéré comme neutre, les participants de chaque groupe préférèrent la concordance négative pour la raison que l'interprétation alternative est linguistiquement couteuse. Cependant, les apprenants coréens ont tendance à choisir la concordance négative plus de 26 pour cent que la double négation, alors que les locuteurs natifs plus de 5 pour cent. L'explication en est que, contrairement aux locuteurs natifs, les apprenants coréens ont des difficutés à considérer les interpretations sur le plan du contexte. Enfin, lorsque le contexte obtient « markedness » mené par la connaissance universelle du monde ou la situation, les participants de chaque groupe préfèrent tous la double négation. Toutefois, des différentes interprétations peuvent être dérivées en supposant un contexte spécifique selon l'individu. Pour résumer, la négation dans le langage naturel ne se comporte pas comme celle du langage logique et les êtres humains choisissent l'interprétation la plus optimale.