Introduction : Nous avons analysé la prévisibilité de survenue d’une insuffisance rénale aigue (IRA) chez des patients traités par bloqueurs du système rénine angiotensine aldostérone (BSRAA) et/ou diurétiques pour en déduire les mesures préventives. Matériel et Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive, rétrospective monocentrique sur des patients sous BSRAA et/ou diurétiques qui ont présenté une IRA sur l’année 2012, suivi d’une enquête auprès de leurs médecins traitants (MT). Une régression linéaire multiple a été réalisée. Résultats : Parmi 85 patients éligibles, 84 ont été inclus dont l’âge moyen de 76 ± 11,4 ans, correspondant à 41% des hospitalisations pour IRA. L’HTA (83%), le diabète (42%), les cardiopathies (60%), l’obésité (40,5%), l’insuffisance rénale chronique (IRC) 52%, étaient les principales comorbidités. En analyse multi-variée (AMV), les variables déterminant l’IRA étaient l’âge, l’HTA, l’IRC, et les interactions HTA-diabète, HTA-obésité, âge-IRC : coefficient R2 à 0,47 et F test = 8,32 à 74 degré de liberté (p < 0,002). Des facteurs déclenchants (diarrhées, infections, néphrotoxiques) existaient chez 43% des IRA ; 37% n’en avaient pas ce qui confirme la iatrogénie, pour lesquels le traitement a été allégé.La faible participation des MT n’a pas permis de corréler les données hospitalières et extrahospitalières. Discussion : La détermination de l’IRA en AMV par des comorbidités cardiovasculaires s’expliquerait par les facteurs déclenchants qui accentuent la néphrotoxicité de ces médicaments. Conclusion: Il faut veiller au bon usage de ces médicaments et renforcer l’éducation thérapeutique des malades visant à suspendre temporairement ces médicaments en cas de néphro-agression.