Résumé: Les universitaires et les compagnies pharmaceutiques multinationales des pays à revenu élevé (PRÉ) sont les principaux moteurs de la recherche en santé dans bien des pays à faible revenu et à revenu faible/intermédiaire (PFRRI), mais ils ont négligé d’investir dans le renforcement des capacités de recherche locales. La recherche de proximité en santé dans les PFRRI devrait être plus axée sur les besoins locaux. Un programme d’ateliers de « microrecherche » (MR) aide des équipes de personnels de santé et d’experts locaux à cerner les problèmes de soins de santé sur le terrain. Lorsqu’un problème est clairement défini, l’équipe élabore un plan de recherche, et on lui donne les moyens d’effectuer cette recherche afin de trouver des solutions en harmonie avec la culture et les ressources locales. L’application des connaissances sur les constats de la recherche est un élément clé en MR. Lorsque les facteurs de changement sont entre les mains des résidents, la décolonisation de la recherche locale en santé peut commencer. La MR démocratise aussi la recherche en santé en offrant de la formation en recherche sur la santé communautaire à d’autres que les universitaires locaux et en favorisant l’équité entre les sexes. Plus de la moitié des responsables des équipes de MR locales, sélectionnés par les membres de ces équipes, sont des femmes. En raison de son succès dans les PFRRI, la MR est maintenant adaptée pour être utilisée dans les PRÉ comme le Canada. Il est pratique et réalisable de décoloniser et de démocratiser la recherche de proximité, et cela devrait être considéré comme une pratique exemplaire de renforcement des capacités de recherche en santé mondiale.