Résumé: Objectifs: La crise de l’empoisonnement aux drogues qui perdure au Canada contribue à des taux de morbidité et de mortalité sans précédent. Santé Canada finance des programmes pilotes pour aider les personnes qui font usage de drogue à obtenir des médicaments de qualité pharmaceutique de sources plus sûres qui réduisent leur dépendance envers les stocks de médicaments toxiques. Cependant, la plupart des provinces, dont l’Alberta et la Saskatchewan, n’ont pas avalisé ces initiatives. Nous avons exploré l’appui du public aux programmes d’approvisionnement plus sécuritaire dans ces deux provinces canadiennes et cerné les variables prédictives de l’appui à cette option stratégique.Méthode: Nous avons étudié les données transversales d’une enquête par panel menée en ligne qui incluait des mesures d’évaluation des opinions sur les réponses politiques à l’usage de substances et aux toxicomanies. En tout, 1 602 adultes ont été recrutés en mars 2021. Nous avons fait appel à des statistiques descriptives pour caractériser l’appui aux programmes d’approvisionnement plus sécuritaire en Alberta et en Saskatchewan et à une analyse de régression logistique multinomiale pour examiner les variables prédictives de l’appui du public à l’approvisionnement plus sécuritaire.Résultats: La majorité des répondants (Alberta : 63,5 %; Saskatchewan : 56,3 %) étaient en faveur des programmes d’approvisionnement plus sécuritaire qui remplacent les drogues de rue illicites par des médicaments de qualité pharmaceutiques pour les personnes incapables de cesser de consommer. Les probabilités prédites montrent une probabilité accrue d’appui à l’approvisionnement plus sécuritaire chez les personnes ayant fait des études supérieures et les personnes à gauche de l’échiquier politique.Conclusion: Une majorité de Canadiennes et de Canadiens de l’Alberta et de la Saskatchewan appuyaient les efforts des gouvernements provinciaux pour élargir l’approvisionnement plus sécuritaire, ce qui indique qu’un manque d’appui du public n’est pas le principal obstacle à la mise en œuvre de l’initiative. Des efforts de mobilisation de l’opinion sont nécessaires pour intensifier cette intervention de lutte contre l’empoisonnement aux drogues et pour en faciliter l’évaluation.