Introduction La duree de sejours des patients est un des principaux criteres utilises pour rendre compte de l’efficience des services hospitaliers. Dans les services de medecine interne prenant en charge des patients non programmes en aval des urgences, elle depend a la fois de la pathologie, de l’organisation de la structure hospitaliere, du plateau technique a proximite, et des lits de second aval disponibles. Un des elements de bonne pratique est de prevoir des l’arrivee la duree de sejour des patients. Pour evaluer la part relative de ces differentes causes dans l’allongement de l’hospitalisation, nous avons realise une etude observationnelle monocentrique portant sur les patients de medecine interne en aval des urgences. Materiels et methodes Entre le 01/10 et le 30/11/2015, nous avons recueilli de facon prospective la duree de sejour previsible (theorique) de tous les patients en provenance des urgences hospitalises dans le service de medecine interne. Pour chaque patient, des donnees sociales, medicales, le mode de sortie et la duree reelle de sejour ont ete recueillies. La duree theorique de sejour est definie par les medecins seniors en charge du patient le lendemain de l’admission. La prolongation de l’hospitalisation est definie par une duree de sejour reelle augmentee de 50 % par rapport a la duree theorique. La cause de la prolongation de l’hospitalisation a ete recherchee a posteriori par une analyse retrospective du dossier medicale. Resultats Au total, 134 patients ont ete hospitalises dans le service de medecine interne de 32 lits, 53 % de femmes. Le score de Charlson moyen etait a 2,1 ± 2,4. 39 % des patients n’avaient aucune comorbidite. La duree moyenne de sejour reelle etait de 8,1 jours ±6,4 jours alors que la duree moyenne theorique etait de 5,4 jours ±2,9j. L’IP-DMS de l’ensemble du service est a 1,0. Les IP-DMS des deux groupes etaient de 1,24 ±0,7 dans le groupe des hospitalisations prolongees et de 0,83 ±0,6 dans l’autre groupe (p = 0,001). Trente-sept pour cent des patients ont eu une duree de sejours prolongee. Dans ce groupe, la duree moyenne de sejour etait de 13,2 jours ±8,8 jours, alors qu’elle etait de 5,3 jours ±3,2 jours dans l’autre groupe (p Discussion La determination a l’entree du patient de la duree previsible de sejour permet de mettre en evidence un allongement de la duree d’hospitalisation pour 30 % des sejours non programmes issus des urgences, le plus souvent du fait d’une evolution medicale non previsible. L’utilisation du critere empirique de depassement de plus de 50 % de la duree de sejour reelle par rapport a la duree prevue est validee par les differences significatives d’IP-DMS. L’analyse retrospective de ces « depassements » permet de mettre en evidence des dysfonctionnements organisationnels corrigibles : delais d’inscription sur trajectoire. Toutefois, dans notre etude plus de deux tiers de ces prolongations de sejour ne semblent pas liees a des problemes organisationnels mais a des problemes purement medicaux justifiant vraisemblablement une ponderation du codage du GHM dans une population precaire. Conclusion L’evaluation a l’entree des patients de la duree previsible de sejour permet de reperer a posteriori les prolongations de duree de sejour (IP-DMS > 1) et d’en analyser les causes. Dans notre etude, dans la majorite des cas, la cause de l’allongement est d’ordre medical (aggravation secondaire, decompensation des comorbidites…) et devrait pouvoir etre prise en compte par un codage adapte. Toutefois, les causes organisationnelles et optimisables sont a l’origine de 46 % des journees hospitalisations injustifiees.