Since 9/11, so-called islamist terrorist attacks regularly make headlines. In France and Europe, as well as internationally, these attacks have steadily increased in recent years. Psychiatry contributes to a large part of the medical care provided to the victims of such attacks, which is a major public health issue. Nevertheless, surprisingly, and as it has previously been the case about other criminals (especially pedophiles), psychiatry is also solicited when thinking of a possible medical care for the authors of these attacks. Thus, many French psychiatrists and child psychiatrists have already been contacted by the public authorities to examine or to treat, if not perpetrators of terrorist attacks, at least individuals known as "fichés S". This observation raises an important question, which comes with major ethical stakes: how can we explain that the authorities solicitate psychiatry to participate in the medical care of the perpetrators of so-called Islamist terrorist attacks? We demonstrated that a first element of explanation comes from the fact that psychiatry was born as a science serving a mutation of the power to punish. A second explanation is that psychiatry is one of the tools used to conduct a risk-management oriented criminal policy. Nevertheless, it also appeared to us that even if, as we thought, psychiatry helps to preserve the human dignity of the mentally ill and criminals, psychiatric knowledge is also likely to be instrumentalized and used as a scientific guarantee to justify attacks on human dignity. This conclusion does raise many ethical issues, which necessarily lead us to new question: what should be the role of psychiatry in the medical care of the perpetrators of so-called Islamist terrorist attacks?; Depuis les attaques ayant ciblé le Word Trade Center le 11 septembre 2001, les attentats terroristes dits islamistes font régulièrement la Une des journaux. En France et en Europe comme à l’échelle internationale, ces attaques n’ont cessé de se multiplier au cours des dernières années. Pour assurer la prise en charge des victimes des attentats, qui constitue un enjeu majeur de santé publique, les pouvoirs publics font appel à la psychiatrie. Néanmoins, de manière surprenante, et comme ce fut le cas précédemment concernant d’autres criminels (notamment les pédophiles), c’est également vers la psychiatrie que les regards se tournent lorsqu’est évoquée une éventuelle prise en charge médicale des auteurs de ces attaques. Ainsi, nombre de psychiatres et de pédopsychiatres français ont d’ores et déjà été contactés par les pouvoirs publics afin d’examiner ou de prendre en charge, sinon des auteurs d’attentats, au moins des individus dits « fichés S ». Ce constat soulève une question importante, dont les enjeux éthiques sont considérables : comment expliquer que les pouvoirs publics fassent appel à la psychiatrie dans la prise en charge médicale des auteurs d’attentats terroristes dits islamistes ? Comme nous l’avons démontré, un premier élément d’explication vient du fait que la psychiatrie s’est constituée en tant que science au service d’une mutation du pouvoir de punir. Une deuxième explication tient à ceci que la psychiatrie représente l’un des outils utilisés pour mener une politique pénale orientée vers la gestion des risques. Néanmoins, au cours de notre cheminement, il nous est également apparu que, bien que, comme nous l’avions supposé, la psychiatrie fonctionne comme un rempart permettant de lutter contre les atteintes à la dignité humaine des malades mentaux, mais également des criminels, le savoir psychiatrique est également susceptible d’être instrumentalisé et utilisé comme caution scientifique permettant de justifier des atteintes à la dignité de la personne humaine. Cette conclusion ne manque pas de soulever de nombreux enjeux éthiques, ce qui pose nécessairement la question suivante : quelle est la place de la psychiatrie dans la prise en charge médicale des auteurs d’attentats terroristes dits islamistes ?