Selon les recommandations de la Société française neurovasculaire, tout accident vasculaire cérébral (AVC) survenant chez un sujet jeune nécessite une recherche étiologique complète. Cela inclut notamment une recherche de l’usage de stupéfiant. L’objectif de cette étude est donc d’évaluer la prévalence d’usage de stupéfiants parmi les victimes d’AVC âgées de moins de 55 ans ainsi que l’intérêt du dépistage systématique de drogues chez ces mêmes sujets. Une analyse rétrospective de tous les résultats des prélèvements urinaires et sanguins, issus de l’unité neurovasculaire du service de neurologie du CHU de Poitiers, reçus au laboratoire de toxicologie et pharmacocinétique entre septembre 2007 et septembre 2017 a été menée. Durant cette période, 673 patients en provenance de l'unité concernée ont eu un dépistage urinaire. Soixante-seize patients ont eu un dépistage positif soit 11,3 % des cas. La répartition des cas positifs pour les 4 familles de stupéfiants était la suivante : cannabis 47 (57 %), opiacés 34 (42 %), cocaïne 1 (1 %), amphétamines 0. Parmi les 34 cas positifs en opiacés dans l’urine, seul 1 cas s’est avéré positif aussi dans le sang (morphine). Parmi les 47 cas positifs au cannabis dans l’urine, 28 ont été retrouvés positifs au THC-COOH dans le sang (5 négatifs, 14 non confirmés) dont 15 avec présence de THC. L’usage d’opiacés est difficile à évaluer puisqu’il n’est pas forcément possible de différencier un usage thérapeutique d’une conduite addictive. Enfin, dans notre étude, le pourcentage d’usagers de cannabis est estimé à 7 %, ce qui pose la question déjà évoquée d’un lien entre AVC et usage de cannabis.