Contexte: Les données probantes précliniques et cliniques indiquent que le cannabis possède des propriétés analgésiques potentielles. Cependant, l'expression et la localisation des récepteurs cannabinoïdes au sein des circuits de traitement de la douleur de la moelle épinière restent à caractériser selon le sexe et les espèces. Objectifs: Nous avons cherché à étudier l'expression différenciée du récepteur cannabinoïde de type 1 (CB1) dans les différentes couches de la corne dorsale et les populations cellulaires chez des rats et des êtres humains adultes de sexe masculin et féminin. Méthodes: Pour étudier et quantifier l'expression des récepteurs CB1 dans la corne dorsale de la moelle épinière chez différentes espèces, nous avons perfectionné les procédures d'immunohistochimie pour obtenir des résultats de coloration réussis sur des échantillons de tissus provenant de rats et d'êtres humains, ainsi que des images confocales. Les résultats immunohistochimiques ont été complétés par l'analyse de l'expression du gène CB1 (CNR1) dans la corne dorsale des rongeurs et des humains en utilisant des ensembles de données de séquençage d'ARN au niveau des cellules uniques et des noyaux. Résultats: Nous avons constaté que le CB1 était principalement localisé dans le neuropile au sein de la corne dorsale superficielle chez les rats et les humains, avec une coloration somatique du CB1 dans les différentes couches de la corne dorsale. Chez les deux espèces, l'immunoréactivité du récepteur CB1 était significativement plus élevée dans la couche superficielle de la corne dorsale par rapport aux couches plus profondes, indépendamment du sexe. De manière intéressante, nous avons constaté que l'immunoréactivité du CB1 n'était pas principalement localisée dans les afférences peptidergiques chez les rats et les humains. De plus, nous avons observé une forte expression du gène CNR1 (CB1), mais pas du CNR2 (CB2), au sein de sous-populations de neurones de la corne dorsale chez les rongeurs et les êtres humains. Conclusions: La localisation privilégiée et constante des récepteurs CB1 dans la couche superficielle de la corne dorsale chez les rongeurs et les humains, quel que soit leur sexe, revêt une importance majeure pour la compréhension des fonctions de ce récepteur des cannabinoïdes dans les mécanismes médullaires de la nociception et de l'analgésie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]