Objectif : La salle d'urgence constitue souvent le seul fournisseur de soins médicaux pour de nombreux patients ayant des dépendances ou d'autres problèmes de consommation de substances psychoactives. Cette étude visait à déterminer, à partir de renseignements contenus dans les dossiers médicaux, la prévalence et les caractéristiques des problèmes médicaux liés à la consommation de substances psychoactives chez les patients se présentant à l'urgence. Un deuxième objectif était de comparer l'utilisation des ressources à l'urgence (durée de séjour et nombre de visites subséquentes) par les patients ayant des problèmes de consommation de substances psychoactives à celle des autres patients. Méthodes : Des évaluateurs qualifiés ont examiné, en fonction de critères explicites, tous les dossiers médicaux au service d'urgence d'un hôpital universitaire de soins de troisième ligne, pendant une période de six semaines. Des données démographiques ont été recueillies de même que des renseignements sur la consommation problématique de substances psychoactives et les raisons de visites à l'urgence, à savoir si les problèmes liés à la consommation de substances psychoactives étaient ou non le motif. à l'aide d'une base de données informatisée, nous avons déterminé combien de patients ayant ou non des problèmes de consommation de substances psychoactives se sont présentés de nouveau à l'urgence une fois ou plus au cours d'une période d'un an, soit du 1er septembre 2002 au 31 août 2003. Résultats : Des 6064 visites faites par 5194 patients, nous avons étudié les dossiers de 5188 patients (99,9 %) qui ont fait 6026 visites (99,4 %). De ce nombre, les dossiers de 600 patients ayant fait 674 visites (11,2 %; intervalle de confiance [IC] à 95 %, 10,4 à 12,0 %) contenaient des renseignements sur la consommation problématique de substances. Par ailleurs, 521 visites (8,6 %; IC à 95 %, 7,9 à 9,4 %) faites par 469 patients étaient motivées par des problèmes liés à l'abus de substances. L'âge moyen des patients s'étant présenté à l'urgence pour un tel problème était de 39,2 ans, par comparaison à 48,5 ans pour les patients ayant consulté pour une autre raison (p < 0,001). Le taux d'admission pour les visites liées à un problème de consommation était de 25,3 %, par comparaison à 17,6 % pour les autres visites (p < 0,001). Pour ce qui est des patients ayant reçu leur congé, le délai médian de la visite à l'urgence liée à un problème de consommation de substances était de 232 minutes (écart interquartile [EI] = 267 min), par rapport à 164 minutes (EI = 167 min) pour les autres raisons de visites (p < 0,001). Lors d'un suivi effectué un an plus tard, 161 des 600 patients (26,8 %) ayant un problème de consommation de substances psychoactives étaient retournés à l'urgence 466 fois (moyenne de 0,78 visite subséquente/patient), par comparaison à 975 des 4588 patients (21,3 %) n'ayant pas de problème de consommation de substances qui ont fait 2150 visites subséquentes (moyenne de 0,47 visite subséquente/patient, p < 0,001).… [ABSTRACT FROM AUTHOR]