Deux sous-espèces de la Bergeronnette printanière se reproduisent régulièrement en Suisse, flava et cinereocapilla. D’autres sous-espèces migrent à travers le pays, notamment thunbergi et, plus rarement, feldegg, et des oiseaux présentant les caractéristiques des sousespèces flavissima ou lutea. Au printemps, l’identification de la sous-espèce chez les mâles est généralement possible grâce aux dessins de la tête. Cependant, les relations d’abondance entre les différentes sous-espèces lors de la migration printanière sont peu étudiées. On en sait encore moins sur la composition des sousespèces en automne. Toutefois, aussi en automne et dans de bonnes conditions, les mâles de certaines sous-espèces peuvent être déterminés. Afin de découvrir quelles sous-espèces migrent à travers du nordouest de la Suisse, nous avons recherché intensivement des Bergeronnettes printanières au printemps et en automne et avons identifié les mâles (416 au printemps, 152 en automne) au niveau de la sous-espèce lorsque cela était possible. Ces données sont présentées ici et comparées à des données provenant d’autres sources, notamment de la base de données de la Station ornithologique suisse de Sempach, des sites ornitho.ch, ornitho.at, ornitho.de et faune-alsace.org, de la station de baguage du Col de Bretolet (canton du Valais) et de la Commission de l’avifaune suisse (CAvS). En outre, nous avons consulté les archives des Musées d’histoire naturelle de Bâle et Berne. Lors de la phase de migration en automne et en printemps, la sous-espèce flava est la plus commune, suivie par thunbergi. Le ratio individuel de flava : thunbergi au printemps se situe entre 2 : 1 et 3 : 1. Thunbergi migre en moyenne plus tard et sur une période plus courte que le flava, les rapports d’abondance changent au cours du printemps: pendant le pic de migration de thunbergi en mai, cette sous-espèce est plus commune que flava. En automne, la proportion de thunbergi est plus faible qu’au printemps, le rapport flava : thunbergi est d’environ 8 : 1. Cette différence pourrait être due au fait que thunbergi migre principalement vers le sud via la péninsule des Balkans et la Grèce, poursuit sa migration en hiver allant de l’Afrique de l’Est vers l’Afrique centrale et de l’ouest et, au printemps, revient en Europe en passant plus en ouest de la région méditerranéenne et en Italie. En plus de flava et thunbergi, cinereocapilla est présent au printemps dans toutes les régions de la Suisse aussi. Dans les régions méridionales du pays, elle est environ aussi fréquente que thunbergi. Les sous-espèces feldegg et flavissima/lutea sont beaucoup plus rares. L’abondance de flavissima ou lutea dans la partie occidentale du pays suggère que la plupart des oiseaux appartiennent à flavissima. Jusqu’ici, aucune mention automnale de feldegg n’existe en Suisse. Compte tenu de la répartition de cette sous-espèce, cela ne surprit pas. L’apparition de feldegg au printemps, cependant, correspond bien à la théorie d’oiseaux migrant au-delà de leur destination réelle («overshoot»). La situation est moins claire pour flavissima. Cinq données automnales précédemment acceptées ont été supprimées par la CAvS ors d’une révision en 2017, parce que l’étendue de la variation du plumage d’automne de flava n’est pas suffisamment connue. Nous avons quatre Bergeronnettes printanières avec un phénotype typique pour les sous-espèces flavissima ou lutea, mais en l’état actuel des connaissances, nous ne pouvons pas exclure flava avec certitude. La Suisse se situe à peine à l’est de la route de migration de flavissima. La principale raison de l’absence totale de mentions automnales jusqu’à présent n’est probablement pas tant l’absence de flavissima que le manque de critères d’identification. [ABSTRACT FROM AUTHOR]