Contexte : En 2012, l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) a publié sa liste de 5 interventions à «Choisir avec soin», dans laquelle elle recommandait notamment de ne pas recourir aux techniques d'imagerie de pointe pour le dépistage des métastases chez les patientes atteintes d'un cancer du sein peu avancé et asymptomatique. Nos lignes directrices provinciales pour la stadification du cancer du sein ont été mises à jour en conséquence. Nous faisons aujourd'hui état de l'utilisation injustifiée de la scintigraphie osseuse (SO), de la tomodensitométrie (TDM), de l'imagerie par résonnance magnétique (IRM) non mammaire et de la tomographie par émission de positrons (TEP) chez les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein peu avancé (stade 0-II) en Alberta entre 2011 et 2015. Méthodes : La cohorte a été réunie de manière rétrospective à partir du registre albertain du cancer. Nous avons utilisé d'autres sources de données provinciales pour obtenir des renseignements sur les épreuves d'imagerie diagnostique effectuées entre les dates de la biopsie et les dates de la chirurgie plus 4 mois. Le motif invoqué pour recourir à chaque SO, TDM, IRM et TEP a été recueilli. Nous avons calculé la fréquence des épreuves d'imagerie de pointe effectuées pour un dépistage de routine des métastases. Résultats : Sur les 10 142 patientes incluses, 2887 (28,5%) avaient subi au moins 1 épreuve d'imagerie de pointe pour le dépistage de routine des métastases. Parmi ces 2887 patientes, 438 (15,2%) ont subi une SO, une TDM, une IRM ou une TEP de suivi et 28 patientes (1,0%) ont subi une biopsie non mammaire guidée par l'imagerie. L'utilisation de routine des épreuves d'imagerie de pointe n'a pas nettement changé avec le temps. Conclusion : Selon nos résultats, l'utilisation des épreuves d'imagerie de pointe pour le dépistage de routine des métastases persiste chez les patientes atteintes d'un cancer du sein de stade 0-II, malgré la publication des recommandations Choisir avec soin de l'ASCO et la mise à jour de nos lignes directrices provinciales concernant la stadification du cancer du sein. Il faudra se pencher sur des stratégies pour améliorer l'adoption de lignes directrices relatives aux soins véritablement utiles pour les patientes atteintes d'un cancer du sein peu avancé. [ABSTRACT FROM AUTHOR]