De nombreux pays occidentaux ont connu, en particulier au cours de la période 1980–2010, des augmentations spectaculaires du recours à la probation. Au Canada, cependant, la trajectoire est très différente. En effet, depuis 30 ans, le volume des peines de probation imposées au Canada a diminué de manière substantielle. Nous cernons ici les facteurs qui ont contribué à cette tendance exceptionnelle, à partir des données nationales du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et de l'Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle. Contrairement à d'autres pays, le Canada n'a pas mis en place une vague de nouvelles sanctions communautaires ; il n'a pas non plus adopté à grande échelle des politiques sévères contre la criminalité. Les résultats de nos analyses montrent que la diminution marquée de la probation s'est produite en même temps qu'une diminution du taux de criminalité, du nombre de causes portées devant les tribunaux et de la proportion de causes ayant donné lieu à un verdict de culpabilité. Bien que la tendance des juges à inclure la probation dans les décisions relatives à la détermination de la peine se soit accrue, le volume des peines de probation a néanmoins diminué. [ABSTRACT FROM AUTHOR]