Contexte: La rapidité d'intervention peut avoir un effet considérable sur l'issue du traitement, le pronostic et la qualité de vie des patients atteints d'un cancer du poumon. Nous avons voulu évaluer les changements des temps d'attente des patients ayant un carcinome pulmonaire non à petites cellules et recenser les obstacles aux soins oncologiques. Méthodes: Nous avons inclus des patients ayant reçu un traitement curatif ou palliatif pour un carcinome pulmonaire non à petites cellules diagnostiqué par stadification de lésions médiastinales par un chirurgien thoracique. Les données ont été recueillies auprès de 3 cohortes, à 3 moments: avant la régionalisation des soins oncologiques (2005-2007; C1), immédiatement après la régionalisation (2011-2013; C2) et 5 ans après la régionalisation (2016-2017; C3). Le temps d'attente total et les délais au cours du processus de traitement des cohortes ont été comparés au moyen de modèles à risques proportionnels de Cox multivariés. Résultats: Au total, l'échantillon comptait 299 patients. Dans l'ensemble, aucune différence statistiquement significative n'a été observée entre les 3 cohortes pour ce qui est du temps d'attente total. Cependant, la C3 présentait un temps d'attente entre l'apparition des symptômes et la première consultation médicale significativement plus long que la C2 (rapport de risque [RR] 0,41; p < 0,01) et que la C1 (RR 0,43; p < 0,01). Le temps d'attente entre la première consultation médicale et la tomodensitométrie (TDM) était par contre significativement plus court dans la C3 que dans la C2 (RR 1,54; p < 0,01). Le délai entre l'obtention d'un résultat anormal à la TDM et la première consultation chirurgicale était également significativement moindre dans la C2 (RR 1,43; p < 0,01) et dans la C3 (RR 4,47; p < 0,01) que dans la C1, mais aussi entre la C3 et la C2 (RR 2,67; p < 0,01). À l'inverse, le temps écoulé entre la première consultation chirurgicale et la fin de la stadification était significativement plus long dans la C2 (RR 0,36; p < 0,01) et la C3 (RR 0,24; p < 0,01) que dans la C1; il en était également ainsi entre la C3 et la C2 (RR 0,60; p < 0,01). Enfin, le délai entre le premier traitement et la fin de la stadification était significativement plus court dans la C3 que dans la C1 (RR 1,58; p < 0,01). Conclusion: Cinq ans après la régionalisation des soins oncologiques, on peut observer une réduction des temps d'attente, principalement une diminution du temps d'attente pour une TDM ou une consultation chirurgicale. Les temps d'attente pourraient être davantage raccourcis par une réduction des délais dans la stadification, ainsi que par la sensibilisation des patients et des fournisseurs de soins à l'égard de la reconnaissance des signes précoces de carcinome pulmonaire non à petites cellules. [ABSTRACT FROM AUTHOR]