Résumé: Objectifs: Le cancer est l’une des principales causes de mortalité chez les personnes vivant avec des déficiences intellectuelles ou des troubles du développement (DI/TD). Il y a peu de preuves empiriques décrivant la survie de ces personnes lorsqu’elles sont atteintes d’un cancer ou comparant leurs résultats à ceux des personnes sans DI/TD. Notre étude porte sur l’association entre les DI/TD et la survie au cancer chez les adultes atteints de cancer du sein (femmes), du colorectum ou du poumon.Méthode: Une étude de cohorte rétrospective populationnelle a été menée en Ontario, au Canada, à l’aide de données recueillies systématiquement. Nous avons inclus les patientes et les patients atteints de cancer du sein, du colorectum ou du poumon (2007‒2019). Nous avons identifié la présence des DI/TD avant le cancer à l’aide d’un algorithme de traitement de données administratives reconnu. Les résultats d’intérêt étaient les décès de toutes causes et les décès dus au cancer. Nous avons appliqué des modèles des risques proportionnels de Cox et des analyses des événements concurrents en utilisant la régression multivariée des risques par cause. Nos analyses ont été stratifiées selon le type de cancer. Nous avons tenu compte des interactions avec l’âge, le sexe et le stade au diagnostic et effectué des analyses de sensibilité.Résultats: Les cohortes finales ont inclus 123 695 personnes atteintes de cancer du sein, 98 809 atteintes de cancer colorectal et 116 232 atteintes de cancer du poumon. La survie des sujets ayant des DI/TD a été significativement moins bonne que celle des sujets sans DI/TD. Les rapports de risques instantanés ajustés pour les décès de toutes causes étaient 2,74 fois (IC de 95 % 2,41‒3,12), 2,42 fois (IC de 95 % 2,18‒2,68) et 1,49 fois (IC de 95 % 1,34‒1,66) plus élevés chez les personnes atteintes de cancer du sein, du colorectum et du poumon et ayant des DI/TD que chez les personnes sans DI/TD. Ces constatations ressortent pour tous les décès attribuables à des cancers particuliers. Avec peu d’exceptions, la survie moins bonne pour les personnes ayant des DI/TD persistait quel que soit le stade au moment du diagnostic. Conclusion: La survie au cancer était moins bonne chez les personnes ayant des DI/TD que chez celles n’ayant pas de DI/TD. Il est impératif d’identifier les facteurs et les structures responsables de ces disparités dans la survie et d’intervenir en conséquence.