Comme la méiofaune de manière générale, les tardigrades sont souvent négligés dans les inventaires écologiques et environnementaux. Les tardigrades sont rencontrés dans toutes les parties de monde, des sédiments dans les profondeurs marines jusqu'aux environnements alpins, et sont présents dans la plupart des écosystèmes. Ils constituent ainsi de bons candidats potentiels pour des programmes de biosurveillance. Cependant, l'échantillonnage de ces animaux minuscules est à la fois fastidieux et coûteux en temps, ce qui représente une entrave à leur inclusion dans des inventaires écologiques à grande échelle. Dans cette étude, les auteurs avancent que l'utilisation d'une approche de métacodage à barres à l'aide de multiples marqueurs sur des ADN environnementaux (ADNe) pourrait permettre de partiellement surmonter ces entraves. Des échantillons de mousses, de lichens et de litière de feuilles ont été analysés à la fois par des méthodes fondées sur la morphologie et le métacodage à barres de l'ADN. Les résultats obtenus ont été comparés aux micro-habitats étudiés en matière de diversité des tardigrades et de composition de la communauté. Le métacodage à barres de l'ADN à l'aide de trois marqueurs a permis de détecter plus d'espèces de tardigrades que l'identification morphologique chez la plupart des échantillons. De plus, le métacodage à barres a détecté les mêmes différences en matière de composition des communautés et de distribution au sein des micro-habitats que les méthodes fondées sur la morphologie. En général, le métacodage à barres des échantillons de litière se sont avérés peu fiables, avec un seul des trois marqueurs permettant d'amplifier et de détecter des tardigrades. Le faible nombre de séquences de référence pour les tardigrades au sein des bases de données publiques limite la résolution taxonomique dans les analyses d'ADNe, mais cette entrave est partiellement contournée en faisant appel à des marqueurs multiples. [ABSTRACT FROM AUTHOR]