Si l'implication des partenaires masculins dans le dépistage du VIH au cours de la grossesse est bien reconnue dans les environnements à faibles revenus, elle reste limitée. Pour tenter d'expliquer ce déficit d'implication parmi les hommes, soixante-treize entretiens ont été conduits avec des femmes (n = 23), des hommes (n = 37) et des intervenants communautaires (n = 17) au Malawi et au Kenya. Les données ont été collectées au cours d'entretiens en profondeur individuels puis, après transcription, analysées thématiquement. L'implication des hommes était verbalement encouragée. Cependant, les définitions de « l'implication » variaient: les femmes la comprenaient comme une expérience partagée, tandis que pour les hommes, elle constituait une offre de soutien pratique et financier. Les femmes et les intervenants communautaires étaient favorables au dépistage en couple, mais certains hommes considéraient qu'il était préférable de se faire dépister individuellement. Les obstacles au dépistage en couple étaient fortement liés aux obstacles à l'implication dans les soins prénataux, mais aussi, au moins en partie, fondés sur la peur du dépistage lui-même. Les thèmes majeurs identifiés incluaient diverses définitions de l'implication des hommes, les normes culturelles, une mauvaise communication et un inconfort environnemental – tous étant étayés par la masculinité hégémonique. La fréquence du dépistage en couple n'augmentera que lorsque des stratégies d'amélioration des soins de santé reproductive seront mises en oeuvre et que la santé des hommes sera pleinement prise en compte dans ce processus. Les normes sociales constituant un obstacle, les interventions à assise communautaire sont susceptibles d'être les plus efficaces. Une approche concertée pourrait inclure un plaidoyer à travers les réseaux sociaux et les forums communautaires, la fourniture d'une information sur mesure, la présence de modèles de référence positifs et un environnement accueillant. [ABSTRACT FROM AUTHOR]