The paper presents the main results obtained in the recent excavation of the early 3rd millennium levels at Arslantepe-Malatya, which reveal substantial changes following the collapse of the Late Chalcolithic centralised system in connection with the establishment of new groups linked to the Kura-Araxes culture. The new data show that these early 3rd millennium settlements, besides marking a break with respect to the earlier Chalcolithic period and a radically new organisation, interestingly also show more elements of continuity than previously thought in the maintenance of a central role for Arslantepe in the Malatya region and in the continuation of some traditions such as those related to metallurgy. Rather than a momentary intrusion of pastoral communities of Transcaucasian origin, the new picture suggests the temporary appropriation of the site by mobile, probably transhumant groups moving in a wide area around the plain and already well-rooted in the region ; after the destruction of the 4th millennium palace, they used Arslantepe as their power centre and landmark, probably competing with the local rural population for the control of the site and the region.
Cet article présente les principaux résultats obtenus lors de la fouille menée récemment sur des niveaux du début du 3e millénaire à Arslantepe-Malatya, niveaux qui ont révélé de profonds changements après l’effondrement du système centralisé du Chalcolithique récent, en connexion avec l’installation sur le site de nouveaux groupes de population liés à la culture Kura-Araxe. Outre le fait qu’elles marquent une rupture par rapport au Chalcolithique et témoignent d’une organisation radicalement nouvelle, les données récentes montrent que ces occupations du début du 3e millénaire présentent aussi plus d’éléments de continuité qu’on ne le pensait auparavant dans le maintien du rôle central d’Arslantepe dans la région de Malatya et dans la poursuite de certaines traditions comme celles liées à la métallurgie. L’image qui se dessine maintenant suggère l’appropriation temporaire du site par des groupes mobiles, probablement transhumants, se déplaçant sur un large territoire autour de la plaine [de Malatya] et déjà bien implantés dans cette région, plus qu’une intrusion passagère de communautés pastorales venues de Transcaucasie. Après la destruction du palais du 4e millénaire, ces groupes mobiles ont utilisé Arslantepe comme le centre et le marqueur territorial de leur pouvoir, probablement en conflit avec la population rurale locale pour le contrôle du site et de la région.