A partir d'une analyse des conséquences sociales de la récente sécheresse en pays hausa, une critique de l'approche purement géographique de l'étude des accidents climatiques et de leurs effects sur les sociétés qui en sont victimes. Même la description en termes d'écologie sociale, d'adaptation collective aux contraintes du milieu physique, doit être replacée dans le contexte plus général du système de reproduction de la société en cause. Dans le cas d'espèce étudié, la vulnérabilité des sociétés paysannes hausa résulte du conflit entre deux modes de production, le passage d'un mode précapitaliste local à un mode capitaliste global. L'accident climatique n'est pas "naturel": s'il agit comme détonateur d'une crise, celle-ci est, en fait, le résultat d'une incapacité du système socio-économique à répondre aux conditions écologiques.