Cette etude avait pour objectif d’etudier les raisons des difficultes par les hematologues francais a annoncer une mauvaise nouvelle a un patient atteint d’hemopathie maligne. Un questionnaire comprenant trois parties a ete envoye aux 917 membres de la Societe francaise d’hematologie (SFH) par courrier electronique. La premiere partie incluait des renseignements socio-demographiques. La deuxieme comprenait 14 items evaluant le niveau de difficultes a annoncer une mauvaise nouvelle et les raisons de ces difficultes : etait-ce lie a la peur de provoquer des reactions chez les patients ou a la peur de se mettre en danger ? La troisieme partie evaluait le ressenti des medecins avant, pendant et apres l’annonce, et les medecins devaient qualifier leurs competences et leur formation en communication.ResultatsCent dix-sept hematologues ont complete le questionnaire. 58,1 % disent ne pas eprouver de difficulte a annoncer une mauvaise nouvelle. En cas de difficultes, celles-ci apparaissent plus liees a la peur de se mettre en difficulte qu’a la peur de provoquer des reactions chez le patient : crainte de ne pas savoir reagir devant les emotions du patient (p < 0,0001), souffrance en parlant de la mort avec le patient (p = 0,0020), crainte d’oter tout espoir au malade (p = 0,0039), crainte de ne pas savoir repondre aux questions du patient (p = 0,0139). Ces difficultes apparaissent dependantes des competences (p < 0,05) et de la formation en communication des medecins (p < 0,01), les competences en communication apparaissant liees a la formation (p < 0,0001).ConclusionIl apparait que l’annonce d’une mauvaise nouvelle est difficile pour presque la moitie des hematologues ayant repondu au questionnaire. La relation de ces difficultes avec les competences et la formation incite a repenser les etudes medicales en y introduisant l’apprentissage de la communication medecin-malade. Ce sujet devrait egalement etre travaille durant le DES d’hematologie (seminaire et compagnonnage).