In recent years, the desire to exploit marine renewable energies has grown and offshore construction projects have multiplied. The electricity produced is transported to the coast by a network of underwater cables generally buried in the sediment. However, these cables emit high intensity alternative AC or direct DC magnetic fields (up to 30 times higher than the geomagnetic field), whose potential effects on marine fauna are still poorly understood. Many marine organisms use the Earth's magnetic field to guide their movements at small and large scale. In this context, the objective of this thesis was to explore the behavioral responses of benthic organisms when exposed to magnetic fields of similar intensity to those theoretically emitted by submarine cables. According to a multi-model approach targeting various taxonomic groups, experiments were conducted in a controlled environment on the thornback ray Raja clavata, the velvet crab Necora puber, the blue mussel Mytilus edulis and the razor clam Ensis magnus. Artificial magnetic fields were emitted thanks to a device, named the Magnotron, based on the principle of Helmholtz coils, with computer monitoring allowing the control of the generated intensities. Behaviors of high ecological value were studied: camouflage behavior in rays, sheltering, feeding and movement behaviors in velvet crabs, filtration and bioturbation activities in mussels and razor clams, respectively. Overall, exposures to artificial magnetic fields did not cause significant behavioral changes in any of the four species. Present work is the first to evaluate magneto-sensitivity in bivalve mollusks and provides valuable data for future research. It is now necessary to evaluate the effects of medium and long term exposures and to explore the sensitivity of young life stages.
Ces dernières années, la volonté d’exploiter les énergies marines renouvelables s’est renforcée et les projets de construction en haute mer se multiplient. L’électricité ainsi produite est acheminée jusqu’à la côte par un réseau de câbles sous-marins généralement enfouis dans le sédiment. Or, ces derniers émettent des champs magnétiques alternatifs AC ou continus DC d’intensité élevée (jusqu’à 30 fois supérieure au champ géomagnétique), dont les effets potentiels sur la faune marine sont encore mal connus. De nombreux organismes marins utilisent en effet le champ magnétique terrestre pour orienter leur déplacement à petite et large-échelle. Dans ce contexte, cette thèse avait pour objectif d’explorer les réponses comportementales d’organismes benthiques, lors d’exposition à des champs magnétiques d’intensités similaires à celles théoriquement émises par les câbles sous-marins. Selon une approche multi-modèles ciblant des groupes taxonomiques variés, les expérimentations ont été menées en milieu contrôlé, sur la raie bouclée Raja clavata, l’étrille Necora puber, la moule bleue Mytilus edulis et le couteau arqué Ensis magnus. Les champs magnétiques artificiels ont été émis grâce à un dispositif, surnommé le Magnotron, basé sur le principe des bobines de Helmholtz et couplé à une interface numérique permettant le contrôle des intensités générées. Des comportements à forte valeur écologique ont été étudiés : chez la raie le comportement de camouflage, chez l’étrille les comportements de mise à l’abri, d’alimentation et de déplacements et chez la moule et le couteau, les activités de filtration et de bioturbation, respectivement. De manière générale, les expositions aux champs magnétiques artificiels n’ont pas causé de changements comportementaux significatifs chez aucune des quatre espèces. Ces travaux de thèse sont les premiers à évaluer la magnéto-sensibilité des mollusques bivalves et fournissent des données précieuses pour de futures recherches. Il est maintenant nécessaire d’évaluer les effets d’expositions de moyenne et longue-durée et d’explorer la sensibilité des jeunes stades de vie.