In 1820 two young Prussian naturalists secured funds to travel to Egypt and the Levant and collect samples for Berlin’s budding zoological collections. Three years later, Wilhelm Friedrich Hemprich and Christian Gottfried Ehrenberg extended their research to the Red Sea, eventually reaching as far as the coast of Abyssinia, present-day Eritrea. Their journeys were marked by tragedy, yet their efforts led to early publications of Red Sea natural history that have been influential even if little known outside of scientific circles. More importantly, their drawings and observations offer a fascinating window onto routes and natural conditions on both coasts of the Red Sea and its islands and onto the networks of knowledge – crucially involving local interlocutors – from which modern scientific descriptions of that natural world developed. This study highlights published and unpublished materials from the Hemprich‑Ehrenberg expedition in the Red Sea and argues that its Nachlass constitutes an informative time capsule of scientific travel networks in the region as well as a palimpsest of local knowledge, particularly regarding maritime topography and marine and insular life. En 1820, deux jeunes naturalistes prussiens levèrent des fonds pour voyager en Égypte et au Levant et collectèrent des échantillons pour les collections zoologiques naissantes de Berlin. Trois ans plus tard, Wilhelm Friedrich Hemprich et Christian Gottfried Ehrenberg étendirent leurs recherches à la mer Rouge, jusqu’à la côte d’Abyssinie, actuelle Érythrée. Leurs voyages furent marqués par la tragédie ; néanmoins leurs efforts permirent la publication rapide de l’histoire naturelle de la mer Rouge, une œuvre décisive même si elle est restée peu connue hors des milieux scientifiques. Leurs dessins et observations représentent surtout une fenêtre fascinante sur les routes entre les deux côtes de la mer Rouge et ses îles, sur leur environnement, ainsi que sur les réseaux de connaissances – grâce notamment à l’implication cruciale d’interlocuteurs locaux – à partir desquels les descriptions modernes de ces milieux naturels ont été réalisées. Cette étude met en lumière la documentation autant inédite que publiée provenant de l’expédition Hemprich‑Ehrenberg en mer Rouge et démontre que son Nachlass constitue un témoin majeur sur les réseaux de voyages scientifiques qui se sont développés dans la région à l’époque moderne, de même qu’un palimpseste de savoir local, en particulier à propos de la topographie maritime et de la vie marine et insulaire.