Les prédispositions héréditaires sont responsables de plus de 30 % des phéochromocytomes ou paragangliomes. Leur diagnostic est primordial pour optimiser leur prise en charge et proposer un dépistage aux apparentés à risque. À ce jour, plus de 15 gènes de prédisposition ont été identifiés. Les gènes les plus fréquemment impliqués sont ceux codant la succinate déshydrogénase (SDHx), responsables de la moitié des cas et le gène VHLresponsable du syndrome de Von-Hippel-Lindau, qui représente environ 20 % des cas génétiquement déterminés. Les mutations SDHBsont associées à un risque métastatique élevé. Une consultation d’oncogénétique est recommandée pour tout patient développant un paragangliome isolé ou associé à d’autres types de tumeurs. En dehors de la présentation clinique et notamment des formes syndromiques caractérisées par des spectres tumoraux spécifiques, il n’existe pas de critère morphologique validé permettant de suspecter une forme héréditaire.En revanche, le pathologiste dispose aujourd’hui d’outils immunohistochimiques permettant l’identification de certaines formes héréditaires, notamment celles liées aux gènes SDHx,VHLet FH. Ainsi, la perte d’expression en immunohistochimie des protéines SDHB ou FH permet d’orienter respectivement vers un des gènes SDHxou FH, tandis que l’expression membranaire de l’anhydrase carbonique-IX est un outil sensible et spécifique orientant vers une anomalie de VHL. D’autres marqueurs immunohistochimiques sont en cours d’étude. La réalisation systématique de marquages immunohistochimiques avec au moins SDHB sur les paragangliomes permet de détecter précocement la moitié des formes héréditaires et d’aider à l’interprétation des résultats d’analyse génétique chez ces patients vus en consultation d’oncogénétique.