Une chienne Berger beauceron d’environ 3 ans est présentée pour l’exploration d’une toux faible, quinteuse parfois suivie d’hémoptysie évoluant par crises s’aggravant depuis 5 mois, avec une réponse partielle aux traitements médicaux mis en place. L’examen clinique montre une dyspnée expiratoire discrète. Les différents examens d’imagerie réalisés (radiographie et scanner thoraciques, bronchoscopie) sont en faveur de lésions pulmonaires focales dans la partie crâniale, ventrale et latérale du lobe caudal gauche associées à une surinfection bactérienne confirmée par l’analyse du lavage broncho-alvéolaire. Un corps étranger pulmonaire, dont le diagnostic précoce est un défi en médecine vétérinaire, est fortement suspecté lors de la bronchoscopie sans pouvoir être visualisé directement. Une thoracotomie latérale gauche est réalisée afin de faire une lobectomie partielle du lobe pulmonaire atteint. Les analyses histologique et bactériologique de ce dernier confirment la présence d’un corps étranger pulmonaire végétal associé à une bronchopneumonie suppurée consécutive au germe Pasteurella canissensible à l’antibiothérapie mise en place. L’évolution à court et long terme ne montre pas de complication significative. Ce cas permet de discuter des outils diagnostiques et notamment des performances des examens d’imagerie dans la détection, la localisation précoce, voire dans la prise en charge thérapeutique des corps étrangers pulmonaires.