Objectif: Avec l'avènement de l'urbanisation rapide, de la migration et de la transition épidémiologique, la mesure dans laquelle l'acide urique sérique (AUs) affecte le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) chez les Africains n'est pas bien comprise. Nous avons évalué les différences dans les niveaux d'AUs et les associations avec le risque de MCV chez les ghanéens migrants en Europe et non migrants dans les zones rurales et urbaines du Ghana. Méthodes: Les données de base de 633 participants ruraux, 916 urbains et 2.315 migrants, de 40 à 70 ans de l'étude transversale RODAM ont été analysées. L'hyperuricémie a été définie comme une AUs > 7 mg/dl chez les hommes et >6 mg/dl chez les femmes. Le risque sur 10 ans de MCV athérosclérosique (MCVAS) a été calculé en utilisant le score de risque de l'American College of Cardiology (ACC)/American Heart Association (AHA) qui prend en compte les populations des minorités ethniques. Un risque de MCV élevé était défini comme un score de risque MCVAS ≥7,5%. Des régressions logistiques ont été utilisées pour évaluer les associations entre l'hyperuricémie et le risque de MCV. Résultats: La prévalence de l'hyperuricémie chez les participants ruraux, urbains et migrants était de 17,4% ; 19,1% et 31,7% pour les hommes et 15,9%, 18,2% et 33,2% pour les femmes, respectivement. L'hyperuricémie était positivement associée à un risque élevé de MCV chez les résidents ruraux (OR ajusté 3,28 ; IC95%: 1,21–8,96 pour les hommes, 6,36, IC95%: 2,98–13,56 pour les femmes), les résidents urbains (1,12 ; IC95%: 0,45–2,81 pour les hommes, 2,11 ; IC95%: 1,26–3,52 pour les femmes) et les migrants (1,73 ; IC95%: 1,01–2,96 pour les hommes, 4,61 ; IC95%: 3,05–6,97 pour les femmes). Conclusion: Notre étude montre des variations des niveaux d'AUs dans différents contextes africains. L'hyperuricémie est associée à un risque élevé de MCV sur 10 ans chez les migrants et les non‐migrants. Des études plus poussées devraient identifier les facteurs à l'origine des associations entre le risque d'AUs et de MCV chez les africains. [ABSTRACT FROM AUTHOR]