Les populations isolées de plantes insulaires fondées par quelques individus sont souvent caractérisées par une diminution de la variation génétique et par un accroissement de l'endogamie. Le but des auteurs était de mesurer la diversité génétique de la population et la dépression d'endogamie chez l'iris versicolore ( Iris versicolor L., iridacées), une plante allotétraploïde indigène des îles de la Baie de Fundy, Canada. Des expériences de pollinisation manuelle (endogamie, croisement hétérogène sur un site, croisement hétérogène entre les îles) à l'Ile Kent, au Nouveau-Brunswick, n'ont révélé aucune preuve d'une dépression d'endogamie à travers un large spectre de traits morphologiques, physiologiques et de cycles de vie. Des échantillons de tissu foliaire récoltés sur trois sites continentaux et dix îles de la Baie de Fundy et les génotypes réalisés à l'aide de trois paires d'amorces microsatellites ont montré que les populations insulaires étaient moins diverses sur le plan génétique que les populations continentales. Les populations étaient génétiquement distinctes les unes des autres, ce qui indiquait l'existence d'un effet goulot associé à la colonisation et à l'isolement continu. Malgré tout, une variation génétique était maintenue à l'échelle de la population. La polyploïdie et l'historique d'autofécondation peuvent permettre à Iris versicolor d'éviter la dépression d'endogamie dans les populations isolées. L'étude des auteurs appuie l'hypothèse originale d'Anderson (1936) à l'effet qu'une diversité génétique substantielle peut être préservée chez les espèces polyploïdes, même en présence d'une endogamie importante. [Traduit par la Rédaction] [ABSTRACT FROM AUTHOR]