Il est établi depuis longtemps que les espèces envahissantes constituent une menace sérieuse pour les écosystèmes d'eau douce, en particulier les espèces envahissantes occupant des positions de clé de voûte dans les réseaux trophiques, qui peuvent causer d'importantes perturbations et entraîner des conséquences imprévues. Les écrevisses occupent une position trophique centrale, et il est démontré que les écrevisses non indigènes perturbent considérablement les écosystèmes qu'elles envahissent. Nous évaluons huit écrevisses non indigènes dans 21 écorégions d'eau douce au Canada en utilisant une évaluation du risque au niveau du dépistage. Nous constatons que les écorégions du Canada qui sont plus chaudes et qui présentent une grande diversité d'espèces d'eau douce indigènes sont celles pour lesquelles l'envahissement par des écrevisses pose le plus grand risque, en particulier les écorégions des Grands Lacs laurentiens, du Saint-Laurent, de la rivière English – du lac Winnipeg et des côtes de la Colombie-Britannique. Quatre espèces d'écrevisses sont uniformément associées à des risques plus élevés, à savoir, l'écrevisse à taches rouges (Faxonius rusticus), l'écrevisse à pinces bleues (Faxonius virilis), l'écrevisse de Californie (Pacifastacus leniusculus) et l'écrevisse rouge des marais (Procambarus clarkii). De ces écrevisses à haut risque, seule l'écrevisse rouge des marais n'est pas encore établie au Canada, mais elle est présente dans les eaux américaines de l'écorégion transfrontalière des Grands Lacs. Notre étude constitue la première évaluation des risques relatifs que présentent les écrevisses non indigènes pour les écosystèmes d'eau douce au Canada. [Traduit par la Rédaction] [ABSTRACT FROM AUTHOR]