La croissance de deux bactéries réductrices de sulfate dissimilatives, Desulfosporosinus orientis (à Gram positif) et Desulfovibrio desulfuricans (à Gram négatif) dans un milieu de culture dont la composition chimique est bien définie résultait en des taux de croissance similaires (temps de doublement de chaque culture = 2,8 h) et en des taux comparables de production d’H2S (D. orientis = 0,19 nmol/L S2– par cellule par heure; D. desulfuricans = 0,12 nmol/L S2– par cellule par heure). La microscopie électronique à transmission de cellules entières et en coupes minces a révélé que les précipités de sulfure de fer produits par les deux cultures étaient morphologiquement différents. La culture de D. orientis floculait, les minéraux apparaissant sous forme de précipités subautomorphes lamellaires, qui formaient un noyau contre la paroi cellulaire durant la croissance exponentielle, produisant d’importants agrégats minéraux à la suite de l’autolyse cellulaire et de la libération des endospores. En revanche, la culture de D. desulfuricans produisait des précipités de sulfure de fer à grains fins colloïdaux/lamellaires essentiellement dans la solution principale. L’analyse des minéraux par microscopie électronique à balayage et spectroscopie par dispersion en énergie indiquait qu’aucune culture ne favorisait le développement des minéraux au-delà d’une stœchiométrie 1 : 1 Fe : S. Cette analyse n’a pas permis de détecter de la pyrite (FeS2). Les rapports moyens Fe : S étaient de 1 : 1,09 ± 0,03 à 24 h et de 1 : 1,08 ± 0,03 à 72 h pour D. orientis et de 1 : 1,05 ± 0,02 à 24 h et 1 : 1,09 ± 0,07 à 72 h pour D. desulfuricans. La formation de sulfures de fer « biogènes » par des bactéries réductrices de sulfate dissimilatives est influencée par la structure de la surface cellulaire, la chimie et la stratégie de croissance de la bactérie, c.-à-d. l’agrégation des minéraux survenait avec l’autolyse des bactéries à Gram positif. [Traduit par la Rédaction] [ABSTRACT FROM AUTHOR]