Cet article étudie la production et la signification des indicateurs de prix à Madagascar, un contexte post-colonial caractérisé par un État faible, l'importance de l'aide internationale, et des crises alimentaires récurrentes. Il existe une profusion d'indicateurs, de données et d'analyses relatifs aux prix. Cette profusion illustre non seulement des acceptions différentes du coût de la vie, mais aussi des économies fragmentées et un mode de gouvernement éclaté dans lequel les ONG et les organisations internationales jouent un rôle prépondérant. Quels que soient les efforts déployés, ces initiatives peinent à saisir les spécificités du coût de la vie dans un contexte où l'économie de subsistance reste difficilement convertible en chiffres. Notre analyse confirme les liens étroits entre la production statistique et les modes de gouvernement. À Madagascar, l'indice des prix à la consommation coexiste avec de nombreuses initiatives disparates visant à remédier aux inégalités et aux urgences, ce qui est révélateur d'un pays en proie à des crises politiques, économiques et sociales répétées. [ABSTRACT FROM AUTHOR]