La résilience écologique des agriculteurs et des pollinisateurs dans l'Himalaya: faire de la géographie physique critique à l'aide des citoyens Dans les communautés agricoles tributaires de la culture de plantes pollinisées, la subsistance des agriculteurs est inextricablement liés à la santé des pollinisateurs. La crise mondiale de la pollinisation, liée à une crise de la production alimentaire exacerbée par les changements socio‐environnementaux, est emblématique de l'Anthropocène et des types de problèmes écosociaux auxquels la géographie physique critique (GPC) s'intéresse. Nous proposons ici d'étudier le système agriculteur‐pollinisateur dans l'Himalaya indien par le biais d'une approche écologique des moyens de subsistance en mobilisant une série de méthodes citoyennes collaboratives, notamment l'observation de la floraison tout au long de l'année et les registres de ferme, afin de documenter les pratiques de gestion des vergers. Cette approche écologique de la résilience agricole s'appuie sur la théorie posthumaniste, laquelle est restée largement en retrait des questions méthodologiques qui préoccupent la GPC. La science citoyenne, bien que largement utilisée dans toute une série de disciplines, n'a connu qu'un usage limité dans le cadre de la GPC. Après avoir discuté des opportunités et défis qu'un croisement entre la GPG, la théorie posthumaniste et la science citoyenne ouvrent, nous proposons une méthodologie qui serait simultanément épistémologique (comprendre l'interdépendance entre les moyens de subsistance des agriculteurs et des pollinisateurs) et ontologique (imaginer et construire des mondes où les habitats des agriculteurs et des pollinisateurs sont recomposés). [ABSTRACT FROM AUTHOR]