Résumé: Dans la plupart des pays d'Afrique, les forêts protégées se trouvent dans des paysages à forte densité humaine où les conflits entre l'homme et la faune sauvage sont intenses. Nous nous sommes documentés sur les perceptions et les réactions des agriculteurs face aux animaux sauvages qui pillent les cultures dans le parc national de Kibale, en Ouganda. Les pillages de cultures étaient principalement (à 95%) le fait des babouins (Papio anubis) et des éléphants (Loxodonta africana). Si les pertes financières causées par les babouins et les éléphants ne diffèrent pas, les éléphants sont perçus comme plus dommageables. Le gardiennage et les tranchées ont été perçus comme les stratégies de dissuasion les plus efficaces pour les babouins et les éléphants, respectivement. Les facteurs suivants ont été associés de manière significative à une plus grande probabilité de pillage des cultures : la distance par rapport à la limite du parc et le revenu du ménage. La distance par rapport au parc, l'âge du chef de ménage et les espèces qui attaquent les cultures ont influencé l'application d'une ou plusieurs stratégies de dissuasion par les ménages. Les ménages dirigés par des femmes ou des adultes plus âgés étaient les plus exposés et subissaient des pertes plus importantes en raison des pillages. Les schémas de conflit homme‐faune autour de la forêt de Kibale sont complexes, mais l'étendue des dommages aux cultures a été principalement déterminée par la distance du parc et le statut socio‐économique des fermes et donc leur capacité à atténuer ou à dissuader les pillages. La gestion du pillage des cultures nécessite une collaboration entre le parc et les agriculteurs concernés afin de s'assurer que les méthodes de dissuasion gérées mutuellement, telles que le creusement de tranchées (éléphants) et le gardiennage (babouins), sont effectivement partagées, appliquées et maintenues. [ABSTRACT FROM AUTHOR]