Des datations radiocarbone effectuées sur les arbres camelthorn dans le Désert du Namib soulignent des variations marquées du taux de précipitation au cours des milles dernières années. Ces datations, ainsi que d'autres données relatives au climat, sont globalement cohérentes avec l'enregistrement climatique de l'Afrique australe, en particulier avec les épisodes interrégionaux de sécheresse dus aux évènements El Niño. Toutefois, les vestiges archéologiques des occupations de chasseurs-cueilleurs et de pasteurs nomades ne s'accordent pas avec les données climatiques en indiquant une fréquentation du Désert limitée aux périodes de pluie plus favorables. Ils démontrent au contraire une stratégie spécialisée permettant l'occupation continue du Désert du Namib, malgré les fluctuations extrêmes des précipitations. Cela est rendu possible grâce à l'exploitation combinée de zones de ressources primaires et à l'exploitation opportuniste de ressources secondaires éphémères, selon une dynamique alternant dépendance ou indépendance à la densité des ressources disponibles. [ABSTRACT FROM AUTHOR]