Bien que la géographie littéraire soit devenue un sous-domaine bien établi, il n'existe pas de recherches géographiques approfondies sur les fan-clubs littéraires qui se rassemblent pour célébrer un certain auteur ou genre. Dans le but de combler cette lacune, mon article recherche l'association officielle de Sherlock Holmes à Vancouver, The Stormy Petrels of British Columbia (ci-après dénommée les Petrels). En m'appuyant sur des méthodes d'observations de participants et d'entretiens semi-structurés, ainsi que sur le concept lacanien de « sinthome » (ci-après dénommé le sinthome), qui définit la manière dont les modes créatifs du plaisir conscient ou inconscient nouent ensemble l'espace psychique et social, j'explore trois façons par lesquelles le plaisir que Sherlock Holmes procure aux Petrels donne de la consistance à leurs vies individuelles autant que collectives: premièrement, à travers la « nomination » par laquelle les Petrels s'identifient à des personnages des romans de Sherlock Holmes et se font des noms ; deuxièmement, par ce que Lacan appelle la lalangue, c'est-à-dire des signifiants énigmatiques produits par les flots musicaux et les babillages de la parole ; et troisièmement, par l'excédent accumulé de souvenirs, que j'appelle « sinthomes », qui suscitent une puissante attraction en tant qu'objets subliminaux de la Sherlockophilie. Cet article conclut en contemplant les dimensions politiques du sinthome en termes de changement dans les démographies des Petrels et le contexte général des fans de Sherlock Holmes. [ABSTRACT FROM AUTHOR]