Les personnes souffrant de maladie mentale et de dépendance sont surreprésentées dans les prisons. Peu d'études ont évalué l'utilisation des services liés à la santé mentale et la dépendance (SMD) chez les personnes en situation d'incarcération à l'aide des données de santé administratives, et pour la plupart, les études sont axées sur l'utilisation des services après la sortie de prison. La présente étude visait à déterminer la prévalence de l'utilisation des services liés à la SMD dans les 5 années avant et durant l'incarcération. Nous avons utilisé des données de santé couplées correctionnelles et administratives pour les personnes libérées des prisons provinciales ontariennes en 2010. L'utilisation des services liés à la SMD dans les 5 années avant la première incarcération a été catégorisée hiérarchiquement en 4 catégories mutuellement exclusives selon le type de service utilisé : hospitalisation psychiatrique, visite au service d'urgence (SU) liée à la SMD, visite ambulatoire liée à la SMD (d'un psychiatre ou d'un médecin des soins de première ligne), et utilisation de service non lié à la SMD. Les caractéristiques démographiques, diagnostiques, et de l'incarcération ont été comparées dans les quatre catégories de l'utilisation des services. L'utilisation des services liés à la SMD durant la première incarcération a été évaluée selon la catégorie et la durée de l'incarcération. Nous avons inclus 48 917 personnes. Avant l'incarcération, 6 116 (12,5%) avaient eu une hospitalisation psychiatrique, 8 837 (18,1%) avaient eu une visite au SU liée à la SMD, et 15 866 (32,4%) avaient eu une visite ambulatoire liée à la SMD. Sur les personnes ayant utilisé un service lié à la SMD avant l'incarcération, 60,4% n'ont pas reçu de soins ambulatoires d'un psychiatre avant l'incarcération et 65,6% n'ont pas reçu de soins liés à la SMD durant l'incarcération. Malgré la prévalence élevée de maladie mentale et de dépendance chez les personnes en situation d'incarcération, l'accès aux soins liés à la SMD et leur utilisation avant et durant l'incarcération est médiocre. Accroître l'accessibilité et l'utilisation des services liés à la SMD durant le parcours de justice criminelle est justifié. [ABSTRACT FROM AUTHOR]