La pratique d'une deuxième production (alimentation humaine ou animale, bioénergie) pendant la période d'interculture se réfère à ce que l'on nomme la culture dérobée ou la culture en relais selon la date de semis (après ou au sein de la culture primaire). Cette pratique peut générer un revenu supplémentaire tout en fournissant des services de soutien et de régulation. En tant que telle, elle peut être considérée comme une forme d'agriculture écologiquement intensive, mais aussi comme une opportunité offerte par le changement climatique. Le processus de prise de décision concernant l'adoption de la double culture repose sur de nombreux facteurs liés aux conditions pédologiques et climatiques, mais aussi sur l'espérance de gain et la perception du risque. Le projet CASDAR « 3C2A : Trois cultures en deux ans » (2019–2023) s'est efforcé de créer des références utiles pour la double culture dans le Sud-Ouest de la France, englobant les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Le projet s'est principalement concentré sur les cultures à graines et a soulevé l'intérêt d'insérer des oléoprotéagineux tels que le soja (Glycine max (L). Merrill) et le tournesol (Helianthus annuus L.). En tant que contribution préliminaire au projet 3C2A, cet article vise à illustrer l'intérêt potentiel du soja et du tournesol en tant que doubles cultures dans le Sud-Ouest de la France par une analyse qualitative des perceptions des agriculteurs sur les risques et les opportunités de cette pratique, complétée par une évaluation sur 4 ans des performances agronomiques et économiques de cette pratique chez les agriculteurs (110 parcelles). [ABSTRACT FROM AUTHOR]