Contribuant à l'intérêt que la géographie sociale et culturelle porte au sport, à l'exercice physique et aux trajets quotidiens, ainsi qu'aux expériences quotidiennes du mouvement, de la matérialité et du rythme, cet article offre la première description des expériences des personnes qui se rendent au travail en courant et se concentre sur la course avec un sac. Le runnotaf, aussi appelé run commute, est une pratique active de déplacement qui est en train de faire son apparition et par laquelle les personnes vont au travail ou rentrent du travail en courant. Il estompe la délimitation traditionnelle des mobilités associées au travail et de celles qui concernent le sport, l'exercice physique et les loisirs. Ce faisant, il introduit de nouveaux agencements corps-objets dans les pratiques de la course et des trajets quotidiens qui ont des répercussions importantes sur les expériences de la mobilité. En s'appuyant sur des entretiens et des accompagnements de coureur au long de leurs trajets avec 19 britanniques qui se rendent au travail en courant, cet article explore une de ces expériences déterminantes: courir avec un sac. En rapprochant les concepts de matérialités et du rythme affectifs avec la recherche sur les mobilités et le sport, cet article traite de la manière dont les expériences de la course avec un sac sont marquées par des rythmes perturbateurs, des rythmes contrôleurs et l'accoutumance à ces rythmes. Ainsi, cet article démontre le rôle central des objets dans les pratiques de facilitation et de contrainte, ainsi que dans le façonnement des expériences de mobilité et d'exercice. Le nouvel engagement avec les rythmes matériels et corporels dans cet article offre aussi des voies fertiles à l'avenir pour les théories géographies qui concernent la mobilité, le sport, le matériel et le rythme. [ABSTRACT FROM AUTHOR]