L'olfaction participe aux comportements alimentaires et se module par des variations des taux de dopamine. Le méthylphénidate (MPH) entraîne une augmentation des taux de dopamine dans le cerveau et on a montré qu'il entraîne une diminution de l'appétit et qu'il favorise la perte de poids chez les patients présentant un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité. Cette étude avait pour objectif d'évaluer l'effet du MPH sur l'olfaction, l'appétit, l'apport énergétique et la masse corporelle (MC) chez les personnes obèses. Dans le cadre d'une étude à double insu nous avons réparti aléatoirement 12 participants (âgés de 28,9 ± 6,7 ans) avec un indice de MC élevé (IMC de 36,1 ± 4,5 kg/m2) dans un groupe MPH (0,5 mg/kg) (n = 5) ou placebo (n = 7) deux fois par jour pendant 2 mois. Nous avons mesuré l'appétit (échelle visuelle analogue), les seuils d'odeur (Sniffin' Sticks ®), l'apport alimentaire (menu) et la MC (scan DEXA) aux jours 1 et 60. Les résultats ont montré que l'absorption de MPH entraîne une augmentation plus marquée des scores de seuils d'odeur (6,3 ± 1,4 vs 9,4 ± 2,1 et 7,9 ± 2,3 vs 7,8 ± 1,9, respectivement; p = 0,029) qu'avec le placebo. Nous avons observé une inhibition nettement plus élevée des sensations d'appétit (désir de s'alimenter (p = 0,001), faim (p = 0,008), consommation d'aliments prospective (p = 0,003)) et de la sensation de satiété (p = 0,028) en fonction du temps dans le groupe MPH qu'avec le placebo. En conclusion, le MPH entraînait une inhibition de l'appétit et permettait d'améliorer la sensibilité olfactive chez les personnes obèses. Ces données apportent de nouveaux résultats quant aux effets favorables du MPH sur l'appétit et la régulation du poids chez les personnes aux prises avec l'obésité. [Traduit par la Rédaction] [ABSTRACT FROM AUTHOR]