Introduction Bien que rares (< 1 % des néoplasies digestives), les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) constituent les tumeurs mésenchymateuses les plus fréquentes du tube digestif. Ils siègent le plus souvent au niveau de l’estomac et du grêle et restent longtemps asymptomatiques. Le but de ce travail est d’étudier les particularités cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives des GIST. Patients et méthodes Étude rétrospective descriptive (2008–2015) colligeant tous les patients ayant un GIST hospitalisés aux services de gastro-entérologie et de chirurgie générale de l’hôpital Habib Bougatfa de Bizerte. Résultats Douze cas de GIST ont été inclus. Il s’agissait de 7 femmes et de 5 hommes. L’âge moyen était 55 ans (41 ans–75 ans). Les circonstances de découverte les plus fréquentes étaient des douleurs abdominales (10 cas) associées à une hémorragie digestive haute (4 cas). L’altération de l’état général n’a été rapportée que chez un seul patient. La durée moyenne des symptômes était de3 mois (1–9 mois). L’examen physique trouvait une sensibilité abdominale (5 cas), une masse de l’hypochondre gauche (3 cas), des mélénas (2 cas). L’examen clinique était normal dans 2 cas. La tumeur a été visualisée à la fibroscopie digestive haute dans 6 cas et sur l’échographie abdominale dans 5 cas. La tomodensitométrie abdomino-pelvienne a permis d’évoquer le diagnostic de GIST chez tous les patients. Le diagnostic a été confirmé après résection de la tumeur chez tous les malades. L’étude immuno-histochimique a montré que toutes ces tumeurs expriment le CD117. La localisation de la tumeur était gastrique (6 cas), grêlique (4 cas), duodénale (1 cas) et colique (1 cas). La taille moyenne de la tumeur était de 5,8 cm (3–12 cm). Il n’y avait pas de métastases à distance ni d’extension locorégionale en dehors d’un cas de tumeur jéjunale fistulisée qui a envahi le mésocôlon et le côlon transverse. Le traitement était chirurgical chez tous les malades. Le potentiel agressif était intermédiaire dans 10 cas, faible dans un cas et haut dans un autre cas (tumeur jéjunale fistulisée). L’évolution était favorable chez 9 patients. Une métastase hépatique est survenue un an après le traitement chirurgical dans le cas de la tumeur jéjunale à haut risque d’agressivité, d’ou la décision était de le traiter par imatinib (Glivec). L’évolution sous Glivec était favorable. Le recul moyen était de (1–4 ans). Conclusion Le diagnostic de tumeur stromale a été amélioré par le progrès de l’immuno-histochimie. Leur potentiel de malignité demeure difficile à évaluer. La résection chirurgicale est le traitement à visée curative des tumeurs localisées. Les inhibiteurs sélectifs de tyrosines kinases (l’imatinib) semblent être prometteurs dans le traitement des formes malignes métastatiques. [ABSTRACT FROM AUTHOR]