Les préoccupations en matière d'impact de la pollution plastique sur l'environnement se sont accrues depuis les années 1970. Les débris marins auraient entravé ou été ingérés par 914 espèces marines allant des micro-invertébrés aux grands mammifères marins. Les oiseaux de rivage sont très susceptibles d'être exposés à la pollution plastique et de l'ingérer, car de nombreuses espèces migrent sur de longues distances et se concentrent périodiquement autour des rivages, des zones côtières et des estuaires qui peuvent présenter des niveaux élevés de pollution plastique. À l'heure actuelle, on connaît peu de choses sur l'exposition aux plastiques, la fréquence et les impacts potentiels sur les oiseaux de rivage. Dans cette étude, les auteurs ont catalogué et synthétisé les études disponibles à travers le monde qui se sont penchées sur la pollution plastique chez les oiseaux de rivage. Ils ont ensuite quantifié les caractéristiques pertinentes des espèces et de leurs environnements afin d'explorer comment les oiseaux de rivage peuvent être exposés à la pollution plastique. Sur 1106 échantillons provenant de 26 espèces d'oiseaux de rivage décrites dans 16 études qui ont examiné l'ingestion de plastiques, 53 % des individus comportaient une certaine forme de pollution plastique. Dans l'ensemble, les Haematopodidae (huîtriers) présentaient la fréquence d'occurrence (FO) la plus élevée de plastiques, suivis des Recurvirostridae (avocettes), des Scolopacidae (bécasseaux, phalaropes, barges, courlis) et des Charadriidae (pluviers). La FO de plastiques était beaucoup plus importante chez les espèces qui migraient à travers les zones marines (océaniques ou côtières) que chez les espèces qui utilisaient les voies de migration continentales. Les espèces qui se nourrissaient en mer, dans les vasières ou sur les plages présentaient une FO moyenne d'ingestion de plastiques plus élevée que les espèces qui se nourrissaient dans les environnements de hautes terres ou d'eau douce. Enfin, les espèces qui utilisaient un mode de recherche de nourriture par balayage présentaient des niveaux plus élevés d'ingestion de plastiques et contenaient un nombre beaucoup plus important de morceaux de plastique que celles qui utilisaient toutes les autres techniques. Ces conclusions sont basées sur un nombre limité d'espèces et d'échantillons, la distribution des échantillons étant biaisée sur le plan taxonomique et géographique. En utilisant les connaissances combinées des interactions connues entre les oiseaux de rivage et les plastiques et de l'écologie des oiseaux de rivage, les auteurs présentent une approche hiérarchique pour identifier les oiseaux de rivage qui pourraient être plus vulnérables et susceptibles d'ingérer des plastiques. Ils formulent des recommandations sur les protocoles d'échantillonnage et les futurs domaines de recherche. [Traduit par la Rédaction] [ABSTRACT FROM AUTHOR]