La spondyloarthrite (SpA), les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et le psoriasis sont des maladies inflammatoires dysimmunitaires qui partagent des similitudes et qui sont souvent retrouvées associées chez un même patient. Il a été évoqué des causes génétiques, immunologiques, et infectieuses. Leur prévalence est en augmentation dans le temps et nous n'avons que de rares données épidémiologiques françaises récentes. Notre étude a pour objectif d'évaluer la fréquence d'association entre ces trois pathologies à partir de l'entrepôt de données de santé (EDS) d'un centre de santé tertiaire. Nous avons mené une étude transversale portant sur la première venue des patients ayant une SpA, une MICI ou un psoriasis en consultation ou HDJ de rhumatologie, gastroentérologie et dermatologie du CHU de Lille, entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2021. Les données ont été recueillies par la recherche de mots-clés au sein des courriers de l'EDS INCLUDE complété par une revue experte systématique. Une analyse descriptive présentant la probabilité d'avoir plusieurs pathologies a été réalisée. En complément, le phénotype SpA était précisé. Parmi les 6686 patients inclus, 1951 présentaient une SpA, 3444 une MICI et 1932 un psoriasis. 9 % des patients inclus avaient plusieurs pathologies : ils étaient plus âgés (p < 0,001) et les unités de rhumatologie était plus confrontées (p < 0,001), il n'y avait pas de différence retrouvée par rapport au sexe du patient (p = 0,75). Les proportions de patients avec plusieurs pathologies étaient de 29 % pour les SpA (21 % de psoriasis, 8 % de MICI), 25 % pour le psoriasis (21 % de SpA, 4 % de MICI) et 7 % pour les MICI (5 % de SpA, 2 % de psoriasis). Les phénotypes de SpA présentés étaient : SpA axiales (36 %), rhumatismes psoriasiques (34 %), SpA associées aux MICI (9 %), SpA périphériques (6 %), SpA mixtes (4 %), SAPHO (2 %), SpA juvéniles (1 %), arthrites réactionnelles (1 %) ou sans phénotype décrit (7 %). À noter, 27 % des patients détectés par la recherche de mots clés ne présentaient pas le diagnostic après relecture et n'avaient donc pas été inclus (Fig. 1). Les patients suivis pour une SpA ou un psoriasis semblent avoir un risque plus grand de présenter une association de pathologies comparativement aux MICI, les rhumatologues semblent aussi plus confrontés à ces associations. Les EDS hospitaliers constituent un outil intéressant pour l'épidémiologie des soins. Une étude longitudinale complémentaire ou une évaluation des associations selon les années pourraient permettre d'avoir des informations concernant l'évolution temporelle de ces associations, probablement conditionnée par l'augmentation des incidences et l'optimisation du dépistage et des adressages. [ABSTRACT FROM AUTHOR]